LA PROTECTION
Face à la raréfaction progressive, voire à la disparition rapide d’un nombre élevé d’espèces de psittaciformes –et d’autres oiseaux- le monde des scientifiques et des protecteurs de la nature n’est bien entendu pas resté les bras croisés. Depuis plusieurs dizaines d’années, des efforts considérables et des moyens humains, techniques et financiers importants sont mis en œuvre pour tenter de renverser une évolution qui peut parfois paraître inéluctable.
Quelles sont les «armes» dont disposent les milieux spécialisés pour lutter contre la déforestation, la dégradation d’autres habitats naturels, la chasse, le commerce et les autres menaces qui affectent les populations des psittaciformes?
Connaître la situation
Pour protéger quelque espèce animale -ou végétale- sauvage que ce soit, il faut bien entendu connaître la situation réelle dans laquelle se trouve cette espèce : un principe qui paraît des plus évidents en théorie, mais qui s’avère souvent moins évident dans la pratique ! Dans le cas d’oiseaux tels que les psittaciformes, dont une bonne partie vit dans des milieux forestiers fermés et relativement difficiles d’accès, connaître les populations des différentes espèces, suivre l’évolution de ces populations dans le temps et identifier les menaces qui mettent leur survie en danger, demande souvent un travail continu et des moyens non négligeables.
Aux quatre coins du monde, des scientifiques et d’autres spécialistes dans des domaines aussi différents que la biologie, l’éthologie, l’écologie, l’ethnologie, la génétique, mais aussi le droit, le commerce ou la politique travaillent en permanence à rechercher la présence des espèces concernées sur le terrain, à évaluer les risques auxquels celles-ci sont soumises, à identifier les filières et les volumes du commerce qui les affecte, à étudier les règlements mis en place pour les protéger et l’efficacité de ceux-ci, etc.
L’ensemble de ces activités permet de dresser un «état des lieux» précis des différentes espèces et à réactualiser celui-ci de façon régulière.
- Un perroquet «disparu» redécouvert dans les Andes
En août 1911, deux Américains participant à une mission organisée par le Musée d’histoire naturelle de New York découvraient, dans une région isolée des Andes colombiennes, une nouvelle espèce de perroquet. Appelée caïque de Fuerte (Hapalopsitta fuertesi), l’espèce ne fut plus jamais observée par la suite, à tel point qu’on la considéra bientôt comme éteinte.
Le 27 juillet 2002, soit plus de 90 ans après la première observation de l’espèce, deux ornithologues colombiens redécouvraient le caïque de Fuerte sur les flancs du même volcan, proche du Parc national Los Nevados . Pendant quelques semaines, Jorge Velasquez et Alonso Quevedo purent observer et étudier un groupe de 14 oiseaux. Cette redécouverte permit d’initier un programme de conservation de ce perroquet, un des plus rares au monde. Les scientifiques savent aujourd’hui qu’une petite population de cet oiseau vit sur quelques dizaines d’hectare de forêts seulement, qui bénéficient depuis d’un statut de protection. Ils cherchent aujourd’hui encore à localiser d’autres groupes dans cette région difficile d’accès…
Un travail en coulisses
Une fois la situation des espèces connue et les menaces qui hypothèquent leur avenir identifiées, des actions de conservation peuvent être initiées. Protéger les espèces sauvages ne s’effectue pas uniquement sur le terrain. En coulisses, souvent loin des regards du public, de nombreuses associations agissent pour mettre au point des réglementations régionales, nationales ou internationales visant à assurer une protection légale adéquate à ces espèces, contribuent à la formation des agents chargés de faire appliquer ces règlements, font pression sur les autorités compétentes pour créer des espaces protégés dans les pays où vivent des oiseaux menacés ou pour limiter –ou interdire- le commerce dans les pays qui les «consomment» ou encore interviennent auprès de bailleurs de fonds pour récolter les moyens financiers permettant de mettre en œuvre des activités concrètes de conservation.
- La protection de la loi : outil efficace ou alibi pour se donner bonne conscience…
Les psittaciformes sont un des groupes d’oiseaux qui comptent proportionnellement le plus d’espèces menacées : rien d’étonnant donc à ce qu’ils comptent aussi un nombre élevé d’espèces protégées. A l’heure actuelle, plus des trois quarts des espèces de psittaciformes du monde bénéficient de la protection de la loi : des règlements nationaux ou internationaux, qui limitent ou interdisent la chasse, la destruction, la capture, le transport, le commerce ou la détention des oiseaux ou définissent les mesures de protection de leurs habitats naturels.
Mais les lois n’ont de valeur que pour autant qu’elles soient bien appliquées dans la pratique. Si certains pays se sont donnés les moyens de leur politique en matière de conservation des psittaciformes, dans d’autres cas on est en droit de se demander si, par manque de moyens suffisants ou de volonté réelle, les lois promulguées en faveur des oiseaux ne se limitent pas à se donner une certaine bonne conscience…
Créer des sanctuaires
La création d’espaces naturels protégés demeure un des atouts majeurs pour assurer la protection d’espèces menacées. Pour autant que les dimensions de ces sanctuaires de la vie sauvage soient suffisantes pour qu’ils puissent assurer leur fonction, que des moyens suffisants soient disponibles pour en assurer une gestion et une surveillance adéquates et que leur présence soit acceptée par les populations locales concernées, les espaces protégés (parcs nationaux, réserves naturelles, réserves de faune, réserves de chasse…) permettent de sauvegarder des populations représentatives des espèces dont on cherche à garantir l’avenir.
- Un parc national pour une perruche
De nombreuses espèces de psittaciformes bénéficient aujourd’hui de l’existence de parcs nationaux et réserves naturelles un peu partout dans le monde. Il est cependant rare qu’un espace protégé soit créé spécialement dans le but de protéger une espèce de ces oiseaux.
Ce fut pourtant le cas sur l’île Maurice, dans l’Océan Indien, où une des dernières zones de forêt naturelle ayant échappé à l’emprise des cultures fut élevée au rang de parc national dans le but premier de protéger la perruche de Maurice (Psittacula eques), un des psittacidés les plus rares au monde. Au début des années 1990, il ne restait plus que 12 individus de cette espèce. Grâce à un programme d’élevage en captivité, ce nombre est aujourd’hui passé à plus de 100. Depuis quelques années, des jeunes perruches de Maurice provenant de la station d’élevage installée sur l’île sont relâchées dans le parc national après chaque couvée.
Quelles sont les «armes» dont disposent les milieux spécialisés pour lutter contre la déforestation, la dégradation d’autres habitats naturels, la chasse, le commerce et les autres menaces qui affectent les populations des psittaciformes?
Connaître la situation
Pour protéger quelque espèce animale -ou végétale- sauvage que ce soit, il faut bien entendu connaître la situation réelle dans laquelle se trouve cette espèce : un principe qui paraît des plus évidents en théorie, mais qui s’avère souvent moins évident dans la pratique ! Dans le cas d’oiseaux tels que les psittaciformes, dont une bonne partie vit dans des milieux forestiers fermés et relativement difficiles d’accès, connaître les populations des différentes espèces, suivre l’évolution de ces populations dans le temps et identifier les menaces qui mettent leur survie en danger, demande souvent un travail continu et des moyens non négligeables.
Aux quatre coins du monde, des scientifiques et d’autres spécialistes dans des domaines aussi différents que la biologie, l’éthologie, l’écologie, l’ethnologie, la génétique, mais aussi le droit, le commerce ou la politique travaillent en permanence à rechercher la présence des espèces concernées sur le terrain, à évaluer les risques auxquels celles-ci sont soumises, à identifier les filières et les volumes du commerce qui les affecte, à étudier les règlements mis en place pour les protéger et l’efficacité de ceux-ci, etc.
L’ensemble de ces activités permet de dresser un «état des lieux» précis des différentes espèces et à réactualiser celui-ci de façon régulière.
- Un perroquet «disparu» redécouvert dans les Andes
En août 1911, deux Américains participant à une mission organisée par le Musée d’histoire naturelle de New York découvraient, dans une région isolée des Andes colombiennes, une nouvelle espèce de perroquet. Appelée caïque de Fuerte (Hapalopsitta fuertesi), l’espèce ne fut plus jamais observée par la suite, à tel point qu’on la considéra bientôt comme éteinte.
Le 27 juillet 2002, soit plus de 90 ans après la première observation de l’espèce, deux ornithologues colombiens redécouvraient le caïque de Fuerte sur les flancs du même volcan, proche du Parc national Los Nevados . Pendant quelques semaines, Jorge Velasquez et Alonso Quevedo purent observer et étudier un groupe de 14 oiseaux. Cette redécouverte permit d’initier un programme de conservation de ce perroquet, un des plus rares au monde. Les scientifiques savent aujourd’hui qu’une petite population de cet oiseau vit sur quelques dizaines d’hectare de forêts seulement, qui bénéficient depuis d’un statut de protection. Ils cherchent aujourd’hui encore à localiser d’autres groupes dans cette région difficile d’accès…
Un travail en coulisses
Une fois la situation des espèces connue et les menaces qui hypothèquent leur avenir identifiées, des actions de conservation peuvent être initiées. Protéger les espèces sauvages ne s’effectue pas uniquement sur le terrain. En coulisses, souvent loin des regards du public, de nombreuses associations agissent pour mettre au point des réglementations régionales, nationales ou internationales visant à assurer une protection légale adéquate à ces espèces, contribuent à la formation des agents chargés de faire appliquer ces règlements, font pression sur les autorités compétentes pour créer des espaces protégés dans les pays où vivent des oiseaux menacés ou pour limiter –ou interdire- le commerce dans les pays qui les «consomment» ou encore interviennent auprès de bailleurs de fonds pour récolter les moyens financiers permettant de mettre en œuvre des activités concrètes de conservation.
- La protection de la loi : outil efficace ou alibi pour se donner bonne conscience…
Les psittaciformes sont un des groupes d’oiseaux qui comptent proportionnellement le plus d’espèces menacées : rien d’étonnant donc à ce qu’ils comptent aussi un nombre élevé d’espèces protégées. A l’heure actuelle, plus des trois quarts des espèces de psittaciformes du monde bénéficient de la protection de la loi : des règlements nationaux ou internationaux, qui limitent ou interdisent la chasse, la destruction, la capture, le transport, le commerce ou la détention des oiseaux ou définissent les mesures de protection de leurs habitats naturels.
Mais les lois n’ont de valeur que pour autant qu’elles soient bien appliquées dans la pratique. Si certains pays se sont donnés les moyens de leur politique en matière de conservation des psittaciformes, dans d’autres cas on est en droit de se demander si, par manque de moyens suffisants ou de volonté réelle, les lois promulguées en faveur des oiseaux ne se limitent pas à se donner une certaine bonne conscience…
Créer des sanctuaires
La création d’espaces naturels protégés demeure un des atouts majeurs pour assurer la protection d’espèces menacées. Pour autant que les dimensions de ces sanctuaires de la vie sauvage soient suffisantes pour qu’ils puissent assurer leur fonction, que des moyens suffisants soient disponibles pour en assurer une gestion et une surveillance adéquates et que leur présence soit acceptée par les populations locales concernées, les espaces protégés (parcs nationaux, réserves naturelles, réserves de faune, réserves de chasse…) permettent de sauvegarder des populations représentatives des espèces dont on cherche à garantir l’avenir.
- Un parc national pour une perruche
De nombreuses espèces de psittaciformes bénéficient aujourd’hui de l’existence de parcs nationaux et réserves naturelles un peu partout dans le monde. Il est cependant rare qu’un espace protégé soit créé spécialement dans le but de protéger une espèce de ces oiseaux.
Ce fut pourtant le cas sur l’île Maurice, dans l’Océan Indien, où une des dernières zones de forêt naturelle ayant échappé à l’emprise des cultures fut élevée au rang de parc national dans le but premier de protéger la perruche de Maurice (Psittacula eques), un des psittacidés les plus rares au monde. Au début des années 1990, il ne restait plus que 12 individus de cette espèce. Grâce à un programme d’élevage en captivité, ce nombre est aujourd’hui passé à plus de 100. Depuis quelques années, des jeunes perruches de Maurice provenant de la station d’élevage installée sur l’île sont relâchées dans le parc national après chaque couvée.
Eduquer et sensibiliser
Sauver des espèces sans s’assurer la collaboration des populations humaines qui partagent le milieu de vie de ces espèces s’avère de moins en moins réalisable. Il y a un demi-siècle encore, il était envisageable de créer de grands espaces protégés vierges de toute installation humaine. Dans les territoires sous le contrôle des puissances coloniales, des parcs nationaux furent même créés au détriment des populations locales, qui en furent évincées ou se virent refuser l’accès aux ressources naturelles que leur offraient depuis toujours ces espaces.
Au 21ème siècle, à une époque où l’espèce humaine est devenue pour ainsi dire omniprésente et où le nombre d’hommes ne cesse d’augmenter, poursuivre de tels principes n’est souvent plus «jouable». Dans de nombreuses régions où vivent des psittaciformes, que ce soit en Amérique, en Asie, en Afrique ou en Océanie, les espaces sauvages ne représentent plus qu’une fraction plus ou moins importante de ce qu’ils furent dans le passé. Assurer la survie de nombreuses espèces ne peut plus se limiter aux seuls espaces protégés, dont la superficie totale demeure bien souvent insuffisante, mais doit s’étendre au-delà des limites de ceux-ci. Il faut donc faire en sorte que ces espèces puissent survivre même là où l’homme est présent et où certaines de ses activités risquent de porter préjudice à ces espèces.
La sensibilisation et l’éducation sont donc devenues deux moyens indispensables pour contribuer à la protection des espèces sauvages. En sensibilisant les populations locales, en les ralliant à la cause de la conservation des oiseaux, il est parfois possible d’accomplir des miracles : mettre fin à des pratiques néfastes parfois vieilles de centaines d’années, convaincre les habitants d’arrêter la chasse, s’en faire des alliés qui dénoncent les braconniers ou les trafiquants, les impliquer dans une gestion des terres qui tienne en compte les besoins des animaux…
- Le rôle des propriétaires privés
La conservation d’espèces sauvages peut parfois dépendre de la motivation et du bon vouloir de quelques personnes seulement… C’est le cas de plusieurs espèces d’aras gravement menacées, dont une bonne partie vit dans des domaines privés (ranches) en Amérique du Sud.
La quasi-totalité des quelque 200 individus qui composent la population actuelle de l’Ara de Lear (Anodorhynchus leari) vit dans des grands ranches privés de l’Etat de Bahia, au Brésil. Suite à une campagne d’information et de sensibilisation, les propriétaires de ces ranches participent avec enthousiasme à la protection de ces hôtes prestigieux qu’ils hébergent sur leurs terres. C’est le cas par exemple du ranch de Serra Branca, dont les falaises abritent près d’un dixième de la population totale de l’ara de Lear. Depuis des années, le propriétaire du ranch collabore activement à la protection des nids sur les falaises, à l’étude des oiseaux, à la plantation de palmiers licuri (dont les noix constituent la nourriture presque exclusive des aras)…
Ces propriétaires auraient pu se faire beaucoup d’argent sale en capturant discrètement les oiseaux pour les revendre sur le marché noir, où leur valeur se chiffre en dizaines de milliers de dollars. Sensibilisés au problème, ils ont préféré aider les aras…ci pour modifier.
Sauver des espèces sans s’assurer la collaboration des populations humaines qui partagent le milieu de vie de ces espèces s’avère de moins en moins réalisable. Il y a un demi-siècle encore, il était envisageable de créer de grands espaces protégés vierges de toute installation humaine. Dans les territoires sous le contrôle des puissances coloniales, des parcs nationaux furent même créés au détriment des populations locales, qui en furent évincées ou se virent refuser l’accès aux ressources naturelles que leur offraient depuis toujours ces espaces.
Au 21ème siècle, à une époque où l’espèce humaine est devenue pour ainsi dire omniprésente et où le nombre d’hommes ne cesse d’augmenter, poursuivre de tels principes n’est souvent plus «jouable». Dans de nombreuses régions où vivent des psittaciformes, que ce soit en Amérique, en Asie, en Afrique ou en Océanie, les espaces sauvages ne représentent plus qu’une fraction plus ou moins importante de ce qu’ils furent dans le passé. Assurer la survie de nombreuses espèces ne peut plus se limiter aux seuls espaces protégés, dont la superficie totale demeure bien souvent insuffisante, mais doit s’étendre au-delà des limites de ceux-ci. Il faut donc faire en sorte que ces espèces puissent survivre même là où l’homme est présent et où certaines de ses activités risquent de porter préjudice à ces espèces.
La sensibilisation et l’éducation sont donc devenues deux moyens indispensables pour contribuer à la protection des espèces sauvages. En sensibilisant les populations locales, en les ralliant à la cause de la conservation des oiseaux, il est parfois possible d’accomplir des miracles : mettre fin à des pratiques néfastes parfois vieilles de centaines d’années, convaincre les habitants d’arrêter la chasse, s’en faire des alliés qui dénoncent les braconniers ou les trafiquants, les impliquer dans une gestion des terres qui tienne en compte les besoins des animaux…
- Le rôle des propriétaires privés
La conservation d’espèces sauvages peut parfois dépendre de la motivation et du bon vouloir de quelques personnes seulement… C’est le cas de plusieurs espèces d’aras gravement menacées, dont une bonne partie vit dans des domaines privés (ranches) en Amérique du Sud.
La quasi-totalité des quelque 200 individus qui composent la population actuelle de l’Ara de Lear (Anodorhynchus leari) vit dans des grands ranches privés de l’Etat de Bahia, au Brésil. Suite à une campagne d’information et de sensibilisation, les propriétaires de ces ranches participent avec enthousiasme à la protection de ces hôtes prestigieux qu’ils hébergent sur leurs terres. C’est le cas par exemple du ranch de Serra Branca, dont les falaises abritent près d’un dixième de la population totale de l’ara de Lear. Depuis des années, le propriétaire du ranch collabore activement à la protection des nids sur les falaises, à l’étude des oiseaux, à la plantation de palmiers licuri (dont les noix constituent la nourriture presque exclusive des aras)…
Ces propriétaires auraient pu se faire beaucoup d’argent sale en capturant discrètement les oiseaux pour les revendre sur le marché noir, où leur valeur se chiffre en dizaines de milliers de dollars. Sensibilisés au problème, ils ont préféré aider les aras…ci pour modifier.
Actions de la dernière chance
Certaines espèces sont tombées à des niveaux tellement bas que les stratégies «traditionnelles» de conservation telles que la protection légale ou la création de réserves ne suffisent plus. Lorsque les populations d’une espèces en sont réduites à quelques centaines, voire quelques dizaines d’individus, des interventions plus actives sont nécessaires : de ce genre d’actions de la dernière chance dépend souvent la survie ou la disparition rapide et définitive des espèces en question.
Les effectifs sauvages de plusieurs espèces de psittaciformes (aras, cacatoès, amazones, conures, perruches ou caïques) ne comptent plus aujourd’hui qu’un nombre dramatiquement faible de spécimens, qui doivent bénéficier d’interventions rapides et importantes si l’on veut en éviter la disparition :
- Aras sous haute surveillance dans le Pantanal
Le Pantanal est une immense zone naturelle qui s’étend en partie au Brésil. Elle se caractérise par une diversité remarquable d’habitats naturels (forêts, forêts-galeries, savanes, nombreuses zones humides) et par le fait qu’une grande partie de la région est inondée plusieurs mois par an. Aujourd’hui, l’élevage du bétail est devenu la principale activité économique au Pantanal, où se sont établis de grands ranches. L’élevage extensif des vaches permet cependant de maintenir une bonne partie de la diversité biologique de la région.
C’est dans le Pantanal que survivent plus des trois quarts des aras hyacinthes vivant encore. Près de 5000 de ces oiseaux survivent aujourd’hui, contre 2500 à 3000 seulement au début des années 1990. Un projet de conservation des aras hyacinthes dans le Pantanal a permis d’y faire passer la population d’aras de 1500 en 1990 à 3000 en 2000.
C’est le «Projet Ara hyacinthe», mis sur pied et dirigé par Neiva Gedes (une biologiste locale particulièrement efficace) et soutenu activement par le WWF, qui est à l’origine de ce succès. Elle s’est assurée le soutien des propriétaires de 42 ranches pour créer un refuge pour les aras s’étendant sur près de 4000 km² et où se trouvent quelque 500 nids de ces oiseaux.
Le projet assure le suivi régulier des nids, installe des nichoirs artificiels là où les cavités naturelles font défaut, réduit le trou d’entrée des nids d’aras pour empêcher que des prédateurs (vautours, mammifères) puissent s’y introduire et procède à l’incubation artificielle d’un certain nombre d’œufs chaque année. Le projet conseille également les propriétaires de ranches sur les méthodes d’exploitation permettant de respecter au mieux l’habitat naturel des aras et assiste ceux-ci dans leurs efforts de reboisement : une des principales causes de disparition des aras est la raréfaction progressive des arbres dont ils dépendent pour nicher (les mandaris) ou pour se nourrir (palmiers).
Certaines espèces sont tombées à des niveaux tellement bas que les stratégies «traditionnelles» de conservation telles que la protection légale ou la création de réserves ne suffisent plus. Lorsque les populations d’une espèces en sont réduites à quelques centaines, voire quelques dizaines d’individus, des interventions plus actives sont nécessaires : de ce genre d’actions de la dernière chance dépend souvent la survie ou la disparition rapide et définitive des espèces en question.
Les effectifs sauvages de plusieurs espèces de psittaciformes (aras, cacatoès, amazones, conures, perruches ou caïques) ne comptent plus aujourd’hui qu’un nombre dramatiquement faible de spécimens, qui doivent bénéficier d’interventions rapides et importantes si l’on veut en éviter la disparition :
- au Brésil et dans d’autres pays de la partie nord de l’Amérique du Sud, des pépinières ont été créées pour réimplanter des espèces d’arbres (principalement des palmiers) dont dépendent plusieurs espèces d’aras pour leur survie ;
- également dans cette région, une surveillance permanente des nids des aras les plus menacés est organisée durant toute la saison de nidification et des nichoirs artificiels sont installés dans des endroits stratégiques pour faciliter la reproduction des aras ;
- la reproduction en captivité permettant de disposer de jeunes oiseaux destinés à être relâchés dans la nature pour renforcer les effectifs sauvages est une technique utilisée dans plusieurs régions du monde (îles de l’Océan Indien, Amérique du Sud, Australie…): cette technique demande des moyens importants et un savoir-faire considérable. Elle donne les meilleurs résultats lorsque les stations d’élevage sont installées dans les régions mêmes où vivent les espèces concernées ;
- l’incubation contrôlée est également utilisée en ce qui concerne des aras et des cacatoès très menacés : la technique consiste à prélever les œufs dans les nids pour les remplacer par des œufs de poules. Les œufs d’origine sont alors placés dans des incubateurs qui leur assurent un bien meilleur taux de succès que dans la nature, puis, directement après l’éclosion, les oisillons sont replacés dans les nids des perroquets, où ils bénéficieront de l’apprentissage de leurs parents d’une façon tout à fait naturelle ;
- des populations très menacées de psittacidés sont parfois déplacées d’une région à risque vers une région plus sûre : ce fut notamment le cas du kakapo (perroquet-hibou) de Nouvelle-Zélande, introduit sur quelques îles où l’oiseau pouvait échapper aux prédateurs introduits par l’homme dans son habitat naturel ;
- pour des espèces insulaires localisées, des campagnes d’éradication de prédateurs introduits par l’homme (tels que les rats ou les mangoustes) et qui dévoraient les œufs ou les jeunes des oiseaux ont dû être menées, afin de permettre la reproduction des psittacidés ;
- pour étudier les déplacements et les besoins écologiques des oiseaux, ceux-ci sont parfois munis d’émetteurs miniaturisés introduits dans une plume et qui permettent aux scientifiques de les suivre à distance dans toutes leurs activités journalières.
- Aras sous haute surveillance dans le Pantanal
Le Pantanal est une immense zone naturelle qui s’étend en partie au Brésil. Elle se caractérise par une diversité remarquable d’habitats naturels (forêts, forêts-galeries, savanes, nombreuses zones humides) et par le fait qu’une grande partie de la région est inondée plusieurs mois par an. Aujourd’hui, l’élevage du bétail est devenu la principale activité économique au Pantanal, où se sont établis de grands ranches. L’élevage extensif des vaches permet cependant de maintenir une bonne partie de la diversité biologique de la région.
C’est dans le Pantanal que survivent plus des trois quarts des aras hyacinthes vivant encore. Près de 5000 de ces oiseaux survivent aujourd’hui, contre 2500 à 3000 seulement au début des années 1990. Un projet de conservation des aras hyacinthes dans le Pantanal a permis d’y faire passer la population d’aras de 1500 en 1990 à 3000 en 2000.
C’est le «Projet Ara hyacinthe», mis sur pied et dirigé par Neiva Gedes (une biologiste locale particulièrement efficace) et soutenu activement par le WWF, qui est à l’origine de ce succès. Elle s’est assurée le soutien des propriétaires de 42 ranches pour créer un refuge pour les aras s’étendant sur près de 4000 km² et où se trouvent quelque 500 nids de ces oiseaux.
Le projet assure le suivi régulier des nids, installe des nichoirs artificiels là où les cavités naturelles font défaut, réduit le trou d’entrée des nids d’aras pour empêcher que des prédateurs (vautours, mammifères) puissent s’y introduire et procède à l’incubation artificielle d’un certain nombre d’œufs chaque année. Le projet conseille également les propriétaires de ranches sur les méthodes d’exploitation permettant de respecter au mieux l’habitat naturel des aras et assiste ceux-ci dans leurs efforts de reboisement : une des principales causes de disparition des aras est la raréfaction progressive des arbres dont ils dépendent pour nicher (les mandaris) ou pour se nourrir (palmiers).